Peter WEISS, Marat-Sade.

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MaratSade.jpg   Encore un « classique »... (!) Une pièce de 1964 dont les thèmes restent, évidemment, d'une brûlante actualité – pour celles et ceux, en tout cas, qui ne se résignent pas à l'absolutisme de la pensée unique et dominante. L'objectif de Peter Weiss (1916-1982) ? Interroger « l'individualisme poussé jusqu'à l'extrême et l'idée de bouleversement politique et social. » Sade vs Marat. Le noble déchu, anticonformiste et antisocial, l'écrivain qui a passé le tiers de sa vie en prison contre le révolutionnaire radical qui rêve d'une société communiste...

   Le titre complet de la pièce, qui fleure bon son XVIII°, est La Persécution et l'assassinat de Jean-Paul Marat représentés par le groupe théâtral de l'hospice de Charenton sous la direction de Monsieur de Sade (auf deutsch : Die Verfolgung und Ermordung Jean-Paul Marats dargestellt durch die Schauspielgruppe des Hospizes zu Charenton unter Anleitung des Herrn de Sade...) Ouf ! Rien que ça...

   Rien que ça : opposer deux conceptions du monde, celle de l'individualisme et celle du socialisme... Deux conceptions du monde qui ont naturellement des points communs : l'amour de la liberté, le respect de l'homme, le désir de son émancipation... Mais comment concilier bonheur commun, bien public et réalisation personnelle ? C'est bien cette question que soulève la pièce, dans ce « théâtre dans le théâtre » qui nous présente le divin marquis, interné à Charenton pendant les quinze dernières années de sa vie, à la demande expresse de sa famille, mettant en scène cet assassinat de Marat par Charlotte Corday, et continuant à enfreindre les lois et règles de bienséance d'une société bien pensante venue s'encanailler et voir la pièce à l'hospice...

   Celles et ceux qui ont le plaisir de voir une fois (in situ ou, comme moi, grâce à la magie des retransmissions télévisées quand la télé s'intéresse à la culture et à l'intelligence) la mise en scène de Peter Brook en sont restés sur le cul. Un texte d'une grande intelligence servie par le talent de cet homme, forcément, ça laisse des traces, même vingt ans plus tard... Alors je vous invite à (re)lire ce texte ou même mieux, puisqu'il s'agit de théâtre, à regarder la mise en scène de notre metteur en scène préféré !

 

Peter Weiss, Marat-Sade (1964), L'Arche, 2000, 11,50 environ...

amititi

Publié dans THEATRE

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